
La perte de muscle et de protéines est-elle significative lors d’un jeûne de longue durée chez des hommes en bonne santé ?
2021
Le jeûne suscite un intérêt croissant en tant que potentielle stratégie de gestion des maladies, y compris les troubles métaboliques et le traitement complémentaire du cancer. Malgré les inquiétudes des cliniciens concernant le catabolisme protéique et la perte musculaire, les données cliniques fondées sur des preuves en réponse à un jeûne de longue durée chez l’homme sain sont rares.
L’objectif de cette étude était de mesurer les constantes cliniques, la réponse métabolique et musculaire chez des hommes sains, pendant et après un jeûne de 10 jours associé à un programme d’activité physique.
Seize hommes ont jeûné avec un supplément de 200-250 kcal/jour et jusqu’à 3 heures quotidiennes d’activité physique de faible intensité. Les changements dans le poids et la composition du corps, le métabolisme de base (BMR), l’activité physique, la force et la fonction musculaire, l’utilisation des protéines, le statut inflammatoire et métabolique ont été évalués pendant le jeûne de 10 jours, les 4 jours de réintroduction de la nourriture et après 3 mois de suivi.
Le jeûne de 10 jours a diminué le poids corporel de 7 % et le BMR de 12 %. La masse grasse et les tissus mous
maigres ont représenté environ 40 % et 60 % de la perte de poids. La perte de tissus mous maigres s’explique par la réduction de l’eau extracellulaire, du glycogène musculaire et hépatique, et de l’eau associée et du tissu maigre métaboliquement actif. Le taux plasmatique de 3-méthyl-histidine a augmenté jusqu’au cinquième jour de jeûne, puis a diminué, ce qui suggère que l’épargne protéique pourrait suivre une protéolyse précoce. La force a été maintenue dans les muscles non portants et augmentée dans les muscles portants. La glycémie, l’insulinémie, les lipides sanguins et la pression artérielle ont diminué pendant le jeûne, tandis que les acides gras non estérifiés et le bêta-hydroxybutyrate urinaire ont augmenté. Après une réduction transitoire, les cytokines inflammatoires sont revenues aux valeurs de base au dixième jour de jeûne, et les tissus mous maigres étaient toujours inférieurs aux valeurs de base.
Conclusions : Un jeûne de 10 jours apparaît sûr chez les humains en bonne santé. Une perte de protéines se produit au début du jeûne, mais elle diminue lorsque la cétogenèse augmente. Le jeûne combiné à une activité physique n’a pas d’impact négatif sur la fonction musculaire.